Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/187

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sa figure, ses gestes… tout en impose, tout est effrayant ; l’entrevue se passe aux yeux de l’un et l’autre parti, et le hérault revient dire que rien ne peut fléchir Catchukricacambos. Les traits lumineux de la dame du soleil, avait-il dit, ont déjà ravi la moitié de ma puissance, je l’éprouve, rien ne résiste au pouvoir de ses yeux ; mais ce qui reste de ma liberté m’est trop cher pour consentir à le perdre, sans le défendre ; courez-donc dire à cette dame, avait ajouté le géant, qu’elle n’aura rien de moi qu’elle ne l’obtienne par la force, et assurez-là que je combattrai avec autant d’ardeur les guerriers qui l’accompagnent, que j’éviterai des regards… dont il ne faudrait qu’un rayon pour m’enchaîner à ses genoux.

Au combat… au combat, mes amis, s’écrie Ceilcour, en s’élançant sur un cheval superbe ; et vous, madame, suivez-nous de près, puisque vos yeux doivent nous assurer la victoire ; avec un ennemi aussi puissant que celui que nous allons combattre, il est bon d’employer à-la-fois et la force et la ruse.