Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/189

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tours apperçoivent la calèche de la dame du Soleil, ils font pleuvoir sur elle une nuée de petites flèches d’ébène, au bout de chacune desquelles était un gros bouquet. En dix minutes, Dolsé, sa voiture, ses chevaux, et plus de quatre toises autour d’elle, se trouvent couverts de roses, de jasmins, de lilas, de jonquilles, d’œillets et de tubéreuses… à peine la découvre-t-on sous ces masses de fleurs.

Cependant on ne voit plus un seul ennemi ; tout est rentré dans le château, le dont les portes s’ouvrent à l’instant. Ceilcour arrive alors, conduisant enchaîné par un ruban vert le chevalier aux armes noires, qui ne se voit pas plutôt près de la baronne, qu’il se précipite à ses pieds et se reconnaît hautement son esclave. Il la supplie d’honorer son habitation de sa présence, et tout entre, vainqueurs, vaincus, tout s’introduit dans le château aux sons des cimballes et des clarinettes.

Arrivée dans la cour intérieure, la baronne descend, et passe dans des salles magnifiquement décorées, où la reçoivent en