Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/23

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madame de Lafayette, qui quoique séduite par le langoureux ton qu’elle trouva établi dans ceux qui la précédaient abrégea néanmoins beaucoup ; et en devenant plus concise, elle se rendit plus intéressante. On a dit, parce qu’elle était femme, (comme si ce sexe, naturellement plus délicat, plus fait pour écrire le roman, ne pouvait en ce genre, prétendre à bien plus de lauriers que nous) on a prétendu dis-je, qu’infiniment aidée, Lafayette n’avait fait ses romans qu’avec le secours de Larochefoucaut pour les pensées, et de Segrais pour le style ; quoiqu’il en soit, rien d’intéressant comme Zaide, rien d’écrit agréablement comme la princesse de Clèves. Aimable et charmante femme, si les grâces tenaient ton pinceau, n’était-il donc pas permis à l’amour, de le diriger quelquefois ?

Fénelon parut, et crut se rendre intéressant, en dictant poétiquement, une leçon à des souverains, qui ne la suivirent