Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/237

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diamans. Nelmours les examine, elle les vérifie. Oh ! pour ceci, dit-elle à ses femmes, il n’y a pas de fraude comme aux murailles de cette maison, et je ne vis jamais rien de plus beau. Quel est ce bijou, demanda-t-elle au génie, expliquez-le moi, je vous conjure. — C’est mon présent de noces, madame, c’est la représentation exacte du palais de l’île où vous me demandez ce soir à souper… Daignerez-vous, continua-t-il, en le lui présentant, l’accepter d’avance pour prix des faveurs que j’attends de vous. Ah ! répondit madame de Nelmours, nous allons un peu vîte en besogne ; vos diamans sont délicieux, et je les accepte de tout mon cœur… mais je voudrais bien, je l’avoue, qu’ils ne m’engageassent à rien… Les arrangemens répugnent à ma délicatesse. Eh bien ! cruelle, reprit le génie, faites donc tout ce qu’il vous plaira… disposez de moi à votre gré, tout vous appartient ici, mon château, mes bijoux, mes meubles, les domaines que nous allons parcourir ce soir ensemble, tout est à vous, et sans