Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’entrée d’une forêt de tamarins ; d’une autre part des allées grotesques et irrégulières de palmiers, d’azula et de l’arbre aux roses ; ailleurs, on voit de jolis bosquets de gélingues et de déleb, où symétrisent agréablement des haies de cardémonium et de gingembre ; dans le lointain de gauche se voit une forêt de citroniers et d’orangers, pendant que la perspective de droite, encore plus pittoresquement terminée, ne présente que de légers monticules où croissent en abondance le jasmin, le café et le cannellier. Le milieu de ce paysage enchanteur est orné d’une tente à la manière de celles qui servent aux chefs des Arabes Bédouins, mais infiniment plus magnifique. Celle-ci de satin des Indes broché d’or, s’élève en dôme à plus de quatre-vingt pieds de terre, toutes les cordes qui la rattachent sont de pourpre, enlacées d’or, et des crépines superbes l’enrichissent à l’entour. Avançons, dit la fée, et ne redoutons plus la colère de ce génie, elle cède à notre puissance, il ne lui reste plus d’autre faculté que celle de