Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/273

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et bien fou. Ce doit être un excellent mari sans doute, mais c’est un amant bien froid, et il me semble que les sentimens de ce titre, saisis avec un peu plus de chaleur, n’auraient nullement nui à ceux de l’autre ; quoiqu’il en soit, laissons le venir ; le pis aller est de devenir sa femme, de donner des fêtes avec lui, et de le ruiner dans fort peu de temps ; il y a bien à cela quelques délices pour une tête comme la mienne ; couchons-nous donc dans ces douces idées, elles me tiendront lieu des réalités que je perds… oh ! comme on a raison de dire, ajouta-t-elle en s’abandonnant à elle même, qu’il ne faut jamais compter sur les hommes.

Elle ne m’avait pas trompé celle-là, disait de son côté Ceilcour, avec beaucoup plus de sagesse… ô Dolsé, quelle différence ! La seconde partie de mes épreuves sur cette femme adorable deviendrait presqu’inutile à présent, continuait-il, toutes les qualités doivent être où la vertu fixa son empire ; autant je dois compter sur une femme qui ré-