Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 2, 1799.djvu/125

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Les premières réponses, pour la forme, furent que mademoiselle de Faxelange était encore bien jeune pour s’occuper de l’établir, et quinze jours après on fit prier le baron à dîner ; là, monsieur de Franlo fut engagé à s’expliquer. Il dit : qu’il possédait trois terres en Vivarais, de la valeur de douze à quinze mille livres de rente chacune ; que son père ayant passé en Amérique y avait épousé une créole, dont il avait eu près d’un million de bien, qu’il héritait de ces possessions n’ayant plus de parens, et que ne les ayant jamais reconnues, il était décidé à y aller avec sa femme aussitôt qu’il serait marié.

Cette clause déplut à madame de Faxelange, elle avoua ses craintes ; à cela Franlo répondit qu’on allait maintenant en Amérique comme en Angleterre, que ce voyage était indispensable pour lui, mais qu’il ne durerait que deux ans, et qu’à ce terme il s’engageait à ramener sa femme à Paris ; qu’il ne restait donc plus que l’article de la séparation de la chère fille avec sa mère, mais qu’il