Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 2, 1799.djvu/27

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fait digne de son âge, il m’a déjà fait part de ses amours ; il a été jusqu’à me parler de vous… des bontés que vous aviez eues pour sa maîtresse l’autre jour ; le voilà pris, je vous l’assure, vous pouvez me charger seul de cette besogne, je vous réponds que la dupe est à nous.

Ces nouvelles me dédommagent un peu, dit le lord, de ce qui m’arriva de fâcheux hier, et il raconta à son ami la façon dont il avait été reçu chez lady Wateley. Gave, continua-t-il, je suis perdu d’amour, tout ceci prend une tournure bien longue, il m’est impossible de contraindre jusques-là le desir violent que j’ai de posséder cette fille… Écoute mon nouveau projet, écoute-le, mon ami, et exécute-le sur-le-champ ; témoigne à Williams l’envie que tu aurais de connaître celle qu’il adore, et que dans l’impossibilité où tu es de l’aller chercher chez une femme que tu ne connais pas, il faut qu’il prétexte une indisposition, et qu’il engage vivement sa maîtresse de se servir d’une chaise à porteur pour venir promptement chez lui…