Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 2, 1799.djvu/82

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tait fort peu, de crainte d’être reconnu ; son protecteur avait exigé de lui cette précaution jusqu’au dénouement de toute cette intrigue, lequel selon le lord ne devait pas tarder encore bien des jours.

Cependant Williams réduit à ses quatre dernières guinées, n’ayant même plus de quoi faire face aux frais du procès qu’il avait à soutenir, était déterminé à aller faire l’aveu de ses fautes aux pieds de la bonne Stralson, et de son adorable fille ; il y allait, lorsque les derniers éclats de la foudre suspendue sur sa tête éclatèrent subitement. Son affaire se juge, Clark est reconnu tenir à la parente dont on plaide l’héritage, de deux degrés plus près que Williams ; et ce malheureux jeune homme se voit à-la-fois privé, et du peu de fortune présente dont il jouissait, et de celle qu’il pouvait espérer un jour. Anéanti par la multitude de ses revers, ne pouvant tenir à l’horreur de sa situation, il est prêt à s’arracher la vie, mais il lui est impossible d’attenter à ses jours, sans voir une dernière fois le seul être