Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/123

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Camille parut le neuvième jour, et trouva sa maîtresse dans un grand abattement ; elle lui fit sentir avec toute l’adresse dont sa fausseté la rendait susceptible, que le seul moyen qui put lui rester de rompre ses fers et d’être rendue à son mari, était de céder aux desirs de Charles : que ses titres vis-à-vis de vous, ne vous effrayent point madame, conti-

    inconnu depuis les beaux siècles de Rome. Simon, pour plaire à son ami Pétrarque, multiplia beaucoup les portraits de Laure ; il la peignit à Avignon, dans l’église de Notre-Dame de Dons, elle y est représentée vêtue de vert et délivrée du dragon, par Saint-Georges. On la voit également à Florence, dans l’église de Santa-maria-Novella, une petite flamme lui sort de la poitrine ; elle est de même vêtue de vert, avec des fleurs mêlées dans sa robe, et au nombre des femmes représentant les voluptés de ce monde. Simon la peignit encore à Sienne ; là elle est en vierge, et c’est ce qui fit dire à quelques imbéciles, que l’objet célébré par Pétrarque était la Sainte-Vierge, mensonge absurde, suffisamment détruit de nos jours ; ce n’était pas la Vierge que célébrait Pétrarque, mais Laure sous les traits de la Vierge.