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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/133

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qui l’ignore, n’en suit pas moins ses desseins ; il se prépare à les exécuter.

Il est nuit ; le scélérat une lampe à la main, pénètre dans le cachot de sa fille, Laurence est à terre, elle y est étendue presque sans vie ; voilà l’objet… l’objet de la plus tendre compassion sur lequel ce monstre ose soupçonner d’exécrables plaisirs… il contemple cette infortunée… mais le ciel est las de ses crimes, tel est l’instant qu’il choisit enfin pour poser un terme aux exécrations de cette bête farouche… Un bruit affreux se fait entendre… c’est Louis… c’est Antonio, tous deux se précipitent sur ce criminel ; Louis veut le poignarder, Antonio détourne le fer qui menace la vie de l’auteur de ses jours, laissons-le vivre, dit le généreux Antonio, voilà celle qui m’est chère, et je la retrouve innocente, laissons exister son bourreau, il sera bien plus malheureux que si nous lui ravissons le jour. J’en suis assez pénétré pour ne pas vous laisser cette jouissance, dit le féroce Charles en se poignardant lui même… Ô mon père, s’é-