Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/145

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sauver tout-à-fait, dit le prince en le relevant, l’énormité de vos actions ne le permet pas ; je vous envoye aux mines, vous ne serez pas heureux, mais au moins vous existerez… retirez-vous ; on amena Oxtiern en ces lieux, vous venez de l’y voir ; partons, ajouta Falkeneim, il est tard, nous prendrons sa lettre en passant. O monsieur, dis-je alors à mon guide, dussions-nous passer huit jours ici, vous avez trop irrité ma curiosité, je ne quitte point les entrailles de la terre, que vous ne m’ayez appris le sujet qui y plonge à jamais ce malheureux ; quoique criminel, sa figure est intéressante ; il n’a pas quarante ans cet homme ?… je voudrais le voir libre, il peut redevenir honnête. — Honnête, lui ?… jamais… jamais. — De grâce, monsieur, satisfaite-moi. — J’y consens, reprit Falkeneim, aussi bien ce délai lui donnera le temps de faire ses dépêches ; faisons lui dire de ne se point presser, et passons dans cette chambre du fond, nous y serons plus tranquilles qu’au bord de la rue… je suis pourtant