Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/162

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sais pas de quoi elle est capable… tu l’apprendras peut-être trop tard… Sors à l’instant… oui, sors… prépare tes comptes, Herman, je vais te rendre les miens, et nous nous séparerons… oui, nous nous séparerons… tu ne seras point en peine d’un logements, la maison de Sanders est déjà sans doute préparée pour toi.

Les dispositions dans lesquelles paraissait madame Scholtz, firent aisément sentir à notre jeune amant, qu’il était essentiel de cacher sa flamme, pour ne pas attirer sur le colonel, le courroux et la vengeance de cette créature dangereuse. Herman se contenta donc de répondre avec douceur, que sa protectrice se trompait, et que le desir qu’il, avait de ne point se marier avant d’être plus riche, n’annonçait assurément nul projet sur la fille du colonel. Mon ami, dit à cela madame Scholtz, je connais votre cœur comme vous-même ; il serait impossible que votre éloignement pour moi fût aussi marqué, si vous ne brûliez pas pour une autre ; quoique je