Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/206

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sous ce vernis du monde, qu’on nomme politesse, les sentimens peu tendres qui devaient tenir la première place dans son cœur.

Mais laissons le colonel s’établir, et retournons à Nordkoping, pendant qu’Oxtiern met tout en œuvre pour amuser le père, pour éblouir la fille, et pour réussir enfin aux perfides projets dont il espère son triomphe.

Huit jours après le départ d’Ernestine, les négocians d’Hambourg parurent, et réclamèrent les cent mille ducats dont la Scholtz leur était redevable ; cette somme, sans aucun doute, devait se trouver dans la caisse d’Herman ; mais la friponnerie était déjà faite, et par le moyen des doubles clefs, les fonds avaient disparus ; madame Scholtz, qui avait retenu les négocians à dîner, fait aussi-tôt avertir Herman de préparer les espèces, attendu que ses hôtes veulent s’embarquer dès le même soir pour Stockholm. Herman depuis long-temps n’avait visité cette caisse, mais sûr que les fonds doivent y être, il ouvre avec confiance,