Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur)… Ignores-tu, cruel, les sentimens que j’ai pour toi ? quel serait donc, d’après cela, l’être le plus disposé à cacher tes torts ?… T’en chercherais-je, quand je voudrais au prix de mon sang anéantir ceux que tu as ?… Écoute, Herman, je puis tout réparer, j’ai dans la banque de mes correspondans, dix fois plus qu’il n’est nécessaire pour couvrir cette faute… avoue-la, c’est tout ce que je te demande… consens à m’épouser, tout s’oublie. — Et j’achèterais le malheur de mes jours au prix d’un affreux mensonge ? — Le malheur de tes jours, perfide ? quoi ! c’est ainsi que tu regardes les nœuds où je prétends, quand je n’ai qu’un mot à dire pour te perdre à jamais ? — Vous n’ignorez pas que mon cœur n’est plus à moi, madame ; Ernestine le possède en entier ; tout ce qui troublerait le dessein que nous avons d’être l’un à l’autre, ne peut devenir qu’affreux pour moi. — Ernestine ?… n’y compte plus, elle est déjà l’épouse d’Oxtiern. — Elle ?… cela ne se peut, madame, j’ai sa parole et son