Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/214

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arrêter d’un mot… voilà ma main, Herman, acceptez-la, tout est réparé. — Assemblage d’horreurs et de mensonge, s’écrie Herman, regarde comme la fraude et l’inconséquence éclatent dans tes paroles, si Ernestine est, comme tu le dis, épouse du sénateur, je n’ai donc pas dû voler pour elle les sommes qui te manquent, et si j’ai pris cet argent pour elle, il est donc faux qu’elle soit l’épouse du comte ; dès que tu peux mentir avec tant d’impudence, tout ceci n’est qu’un piège où ta méchanceté veut me prendre ; mais je trouverai… j’ose m’en flatter au moins, des moyens de rétablir l’honneur que tu veux m’enlever, et ceux qui convaincront de mon innocence, prouveront en même temps tous les crimes où tu te livres, pour te venger de mes dédains.

Il dit : et repoussant les bras de la Scholtz, qui s’ouvrent pour le retenir encore, il se jette aussi tôt dans la rue avec le projet d’aller à Stockholm… Le malheureux, il est loin d’imaginer que ses chaînes sont déjà tendues… dix hommes le saisissent à la porte du