Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/244

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sur vous, mon père, mon malheur me les donne, ne me refusez pas la grâce que j’implore… c’est à vos pieds que je la demande. Tu le veux, j’y consens, dit le colonel, en relevant sa fille, et ce qui me fait céder à tes desirs, c’est la certitude de multiplier par-là, comme tu le dis, les ennemis de celui qui nous déshonore. Ernestine embrasse son père, et vole aussi-tôt vers son parent ; elle revient peu après. Sindersen est tout prêt, mon père, dit-elle au colonel ; mais à cause de sa tante, il vous prie instamment de ne rien dire ; cette parente ne se consolerait pas du conseil qu’elle m’a donné d’aller chez le comte, elle était dans la bonne-foi ; Sindersen est donc d’avis de cacher tout à la Plorman, lui-même vous évitera jusqu’à la conclusion ; vous l’imiterez. Bon, dit le colonel, qu’il vole à la vengeance… je le suivrai de près… Tout se calme… Ernestine se couche tranquille en apparence, et le lendemain, de bonne heure, le comte Oxtiern reçoit une lettre d’une