Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/254

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mine… oui, c’est notre pasteur qui s’avance, en nous conduisant le colonel… ceci me regarde, messieurs… Eh quoi ! cet irréconciliable ennemi vient-il donc me chercher jusques dans les entrailles de la terre !… mes cruelles peines ne suffisent-elles donc pas à le satisfaire encore !… Oxtiern n’avait pas fini, que le colonel l’aborde. Vous êtes libre, monsieur, lui dit-il, dès qu’il est près de lui, et c’est à l’homme de l’Univers le plus grièvement offensé par vous, que votre grace est due… la voilà, sénateur, je l’apporte ; le roi m’a offert des grades, des honneurs, j’ai tout refusé, je n’ai voulu que votre liberté… je l’ai obtenue, vous pouvez me suivre. Ô généreux mortel, s’écria Oxtiern, se peut-il… moi libre… et libre par vous ?… par vous qui, m’arrachant la vie, ne me puniriez pas encore comme je mérite de l’être ? J’ai bien cru que vous le sentiriez, dit le colonel, voilà pourquoi j’ai imaginé qu’il n’y avait plus de risques à vous rendre un bien dont il devient impossible que vous abusiez davantage… vos