Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/72

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cure où pénètrent à peine les rayons du soleil… où tout inspire cette sorte de terreur religieuse qui plaît tant aux âmes sensibles, Laurence ne put s’empêcher de répandre de nouvelles larmes, elles inondèrent l’autel du Dieu qu’elle allait implorer… Là, au sein des pleurs et de la douleur, prosternée près du sanctuaire, ses cheveux flottans en désordre, ses deux bras élevés vers le ciel… la componction, l’attendrissement, prêtant à ses beaux traits plus d’intérêt encore ; là, dis-je, il semble que cette sublime créature élancée vers son Dieu, reçoive des rayons de ce même Dieu saint, les vertus qui la caractérisent… On eut accusé l’éternel d’injustice, Ah s’il n’eût pas exaucé les vœux de l’ange céleste, où se peignait aussi bien son image.

Charles qui avait accompagné sa belle fille, mais qui plein de mépris pour ces actes pieux, n’avait pas même voulu pénétrer au temple, après avoir chassé dans les environs, vint la reprendre et la conduisit à une terre qu’il possédait assez près de là dans une situation plus