Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce crime, plus impossible encore que tu puisses le croire. Il est inutile, mon fils, d’entendre plus long-temps cette criminelle, dit Charles, en voulant éloigner Antonio, qu’il ne voyait que trop prêt à faiblir… son âme, déjà corrompue, lui suggère d’affreux mensonges à qui ne serviraient qu’à t’irriter davantage… Allons prononcer sur son sort. Un moment… un moment, s’écria Laurence, en se précipitant à genoux vers les deux Strozzi, et leur formant une barrière de son corps… non, vous ne me quitterez pas que je ne soie justifiée… (et fixant Charles)… oui, seigneur, vous me justifierez… (fièrement), c’est de vous que j’attends ma défense… vous seul êtes en état de l’entreprendre. Levez-vous, Laurence, dit Antonio, tout ému… levez-vous, et répondez plus juste, si vous voulez convaincre. Votre justification ne regarde pas mon père, vous seule êtes en état de l’établir, et comment l’oserez-vous, après ce que j’ai vu ? n’importe, répondez, étiez-vous ou non dans le jardin, il y a quelques