Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/114

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grand partisan des sophismes à la mode, encourageait le premier son fils à penser solidement sur toutes ces matières ; il lui prêtait lui-même les ouvrages qui pouvaient le corrompre plus vîte ; quel instituteur eût osé d’après cela, inculquer des principes différens de ceux du logis où il était obligé de plaire.

Quoiqu’il en fût, Franval perdit ses parens fort jeune, et à l’âge de dix-neuf ans, un vieux oncle qui mourut lui-même peu après, lui remit, en le mariant, tous les biens qui devaient lui appartenir un jour.

Monsieur de Franval, avec une telle fortune, devait aisément trouver à se marier ; une infinité de partis se présentèrent, mais ayant supplié son oncle de ne lui donner qu’une fille plus jeune que lui, et avec le moins d’entours possible, le vieux parent, pour satisfaire son neveu, porta ses regards sur une certaine demoiselle de Farneille, fille de finance, ne possédant plus qu’une mère, encore jeune à la vérité, mais soixante mille livres de rente bien réel-