Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

torzième année, telle était l’époque où Franval voulait consommer son crime. Frémissons !… Il le fut.

On revint à Paris, mais les criminels plaisirs dont s’était enivré cet homme pervers, avaient trop délicieusement flatté ses facultés physiques et morales, pour que l’inconstance qui rompait ordinairement toutes ses autres intrigues, pût briser les nœuds de celle-ci. Il devint éperdûment amoureux, et de cette dangereuse passion dut naître inévitablement le plus cruel abandon de sa femme… quelle victime hélas ! madame de Franval, âgée pour lors de trente et un an, était à la fleur de sa plus grande beauté ; une impression de tristesse inévitable d’après les chagrins qui la consumaient, la rendait plus intéressante encore ; inondée de ses larmes, dans l’abattement de la mélancolie… ses beaux cheveux négligemment épars sur une gorge d’albâtre… ses lèvres amoureusement empreintes sur le portrait chéri de son infidèle et de son tyran, elle ressemblait à ces belles vierges