Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/134

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contraindre néanmoins assez, madame, dit-il sèchement à son épouse, je vous demande avec instance de ne point vous mêler d’Eugénie ; aux soins que vous m’avez vu prendre à l’éloigner de vous, il a dû vous être facile de reconnaître combien je desirais que ce qui la concernait, ne vous regardât nullement. Je vous renouvelle mes ordres sur cet objet… vous ne les oublierez plus, je m’en flatte ? — Mais que répondrai-je, monsieur, puisque c’est à moi qu’on s’adresse ? — Vous direz que je suis sensible à l’honneur qu’on me fait, et que ma fille a des défauts de naissance qui s’opposent aux nœuds de l’hymen. Mais, monsieur, ces défauts ne sont point réels ; pourquoi voulez-vous que j’en impose, et pourquoi priver votre fille unique, du bonheur qu’elle peut trouver dans le mariage ? — Ces liens vous ont-ils rendu il fort heureuse, madame ? — Toutes les femmes n’ont pas les torts que j’ai eu, sans doute, de ne pouvoir réussir à vous enchaîner, (et avec un soupir) ou tous les maris ne