que Valmont qui lui parut susceptible de le servir.
Valmont avait trente ans, une figure charmante, de l’esprit, bien de l’imagination, pas le moindre principe, et par conséquent très-propre à remplir le rôle qu’on allait lui offrir. Franval l’invite un jour à dîner, et le prenant à part au sortir de table : Mon ami, lui dit-il, je t’ai toujours cru digne de moi ; voici l’instant de me prouver que je n’ai pas eu tort : j’exige une preuve de tes sentimens… mais une preuve très-extraordinaire. — De quoi s’agit-il ? explique-toi, mon cher, et ne doute jamais de mon empressement à t’être utile ? — Comment trouves-tu ma femme ? — Délicieuse ; et si tu n’en étais pas le mari, il y a long-temps que j’en serais l’amant. — Cette considération est bien délicate, Valmont, mais elle ne me touche pas. — Comment ? — Je m’en vais t’étonner… c’est précisément parce que tu m’aimes… précisément parce que je suis l’époux de madame de Franval que j’exige de toi d’en devenir l’amant. — Es-tu fou ? — Non,