Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/166

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votre conduite, nuire infailliblement un jour à votre liberté et à votre honneur. Je ne m’attendais pas à cette récrimination, monsieur, répondit madame de Franval ; et quand, séduite par vous, ma fille se rend à-la-fois coupable d’inceste, d’adulterre, de libertinage et de l’ingratitude la plus odieuse envers celle qui l’a mise au monde… oui, je l’avoue, je n’imaginais pas que, d’après cette complication d’horreurs, ce fût à moi de redouter des plaintes : il faut tout votre art, toute votre méchanceté, monsieur, pour, en excusant le crime avec autant d’audace, accuser l’innocence ! — Je n’ignore pas, madame, que les prétextes de votre scène ont été les odieux soupçons que vous osez former sur moi ; mais des chimères ne légitiment pas des crimes : ce que vous avez pensé est faux ; ce que vous avez fait n’a malheureusement que trop de réalité. Vous vous étonnez des reproches que vous a adressés ma fille à l’occasion de votre intrigue avec Valmont ; mais, madame, elle ne dévoile les irrégularités de votre con-