Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/17

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la journée et la nuit prochaine. Cécile ayant besoin de repos, il commence par la supplier d’en prendre, avant que de songer à le satisfaire ; et comme elle ne s’était pas trouvée mieux vers le soir, il attendit au lendemain matin, pour demander à cette charmante créature en quoi il pouvait lui être de quelque secours.

Le récit de Cécile ne fut pas long : elle dit qu’elle était fille d’un gentilhomme qui s’appellait Duperrier ; et dont la terre était à dix lieues de là ; qu’elle avait eu le malheur de se laisser séduire par un jeune officier du régiment de Vermandois, pour lors en garnison à Niort, dont le château de son père n’était qu’à quelques lieues, que son amant ne l’avait pas plutôt su grosse qu’il avait disparu, et ce qu’il y avait de plus affreux, ajouta Cécile, était que ce jeune homme ayant été tué trois semaines après, dans un duel, elle perdait à-la-fois l’honneur et l’espoir de jamais réparer sa faute ; elle avait, continua-t-elle, cachée sa situation à ses parens, aussi