Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/183

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disent ; il n’en est pas moins certain qu’il peut entraîner après lui les plus affreux inconvéniens, et des crimes nécessités par ce premier ;… des crimes, dis-je, les plus faits pour être en horreur aux hommes. Si vous eussiez épousé votre fille sur les bords du Gange, où ces mariages sont permis, peut-être n’eussiez-vous fait qu’un mal très-inférieur ; dans un gouvernement où ces alliances sont défendues, en offrant ce tableau révoltant au public… aux yeux d’une femme qui vous adore, et que cette perfidie met au tombeau, vous commettez, sans doute, une action épouvantable, un délit qui tend à briser les plus saints nœuds de la nature, ceux qui, attachant votre fille à l’être dont elle a reçu le jour, doivent lui rendre cet être le plus respectable et le plus sacré de tous les objets. Vous obligez cette fille à mépriser des devoirs aussi précieux, vous lui faites haïr celle qui l’a portée dans son sein ; vous préparez, sans vous en appercevoir, les armes qu’elle peut diriger contre vous ; vous ne lui présentez aucun sys-