Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/188

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toutes leurs démarches, le grand ressort de toutes leurs actions ; où je le trouve, s’allume aussi-tôt pour moi le flambeau de la vérité ; cette règle ne me trompa jamais, il y a quarante ans que je m’en sers ; et la vertu de votre femme n’anéantira-t-elle pas d’ailleurs à tous les yeux cette abominable calomnie ? est-ce avec sa franchise, est-ce avec sa candeur, est-ce avec l’amour dont elle brûle encore pour vous, qu’on se permet de telles atrocités ? Non, monsieur, non, ce ne sont point là les débuts du crime ; en en connaissant aussi-bien les effets, vous en deviez mieux diriger les fils. — Des invectives, monsieur ! — Pardon, l’injustice, la calomnie, le libertinage, révoltent si souverainement mon âme, que je ne suis quelquefois pas le maître de l’agitation où ces horreurs me plongent ; brûlons ces papiers, monsieur, je vous le demande encore avec instance… brûlons-les, pour votre honneur et pour votre repos. Je n’imaginais pas, monsieur, dit Franval, en se levant, qu’avec le ministère que vous exercez, on devînt aussi