Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/198

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tragent aussi cruellement, ne puisse jamais reparaître au jour.

Madame de Farneille fut au désespoir. Elle ne douta point que le coup ne partît de la main de son gendre ; les soins nécessaires à retrouver Clervil rallentirent un peu ceux de l’enlèvement d’Eugénie ; avec un très-petit nombre de connaissances et un crédit fort médiocre, il était difficile de s’occuper à-la-fois de deux objets aussi importans, d’ailleurs cette action vigoureuse de Franval en avait imposé. On ne pensa donc qu’au directeur ; mais toutes les recherches furent vaines ; notre scélérat avait si bien pris ses mesures, qu’il devint impossible de rien découvrir : madame de Franval n’osait trop-questionner son mari, ils ne s’étaient pas encore parlé depuis la dernière scène, mais la grandeur de l’intérêt annéantit toute considération ; elle eut enfin le courage de demander à son tyran, si son projet était d’ajouter à tous les mauvais procédés qu’il avait pour elle, celui d’avoir privé sa mère du meilleur ami qu’elle eut au monde. Le monstre se