Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/200

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franchissait quelques digues ; il eût tout promis sans doute pour le seul plaisir de tout enfreindre, peut-être même eût-il desiré qu’on exigeât de lui des sermens, pour ajouter les attraits du parjure à ses affreuses jouissances.

Franval, absolument en repos, ne songea plus qu’à troubler les autres ; tel était le genre de son caractère vindicatif, turbulent, impétueux, quand on l’inquiétait ; redesirant sa tranquillité à quelque prix que ce pût être, et ne prenant maladroitement pour l’avoir que les moyens les plus capables de la lui faire perdre de nouveau. L’obtenait-il ? ce n’était plus qu’à nuire qu’il employait toutes ses facultés morales et physiques ; ainsi toujours en agitation, ou il fallait qu’il prévînt les artifices qu’il contraignait les autres à employer contre lui ou il fallait qu’il en dirigeât contr’eux.

Tout était disposé pour satisfaire Valmont ; et son tête-à-tête eut lieu près d’une heure dans l’appartement même d’Eugénie. Eh bien ! es-tu content, dit Franval, en rejoignant son ami. C’est