Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/203

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leure preuve qu’une femme puisse fournir de son honnêteté, lui avait-il dit, est de continuer à voir publiquement celui dont on a tenu des propos relatifs à elle : tout cela était sophistique ; madame de Franval le sentait à merveille, mais elle espérait une explication de Valmont ; le desir de l’avoir, joint à celui de ne point fâcher son époux, avait fait disparaître à ses yeux tout ce qui aurait dû raisonnablement l’empêcher de voir ce jeune homme. Il arrive donc, et Franval se hâtant de sortir, les laisse aux prises comme la dernière fois : les éclaircissemens devaient être vifs et longs ; Valmont plein de ses idées, abrège tout et vient au fait.

Ô ! madame, ne voyez plus en moi le même homme qui se rendit si coupable à vos yeux la dernière fois qu’il vous entretint, se pressa-t-il de dire ; j’étais alors le complice des torts de votre époux, j’en deviens aujourd’hui le réparateur ; mais prenez confiance en moi, madame, daignez vous pénétrer de la parole d’honneur que je vous donne de ne venir