Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/206

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solidement sur Valmont, ne craignant plus Clervil, se jeta dans le piège préparé, avec la même bonhomie qu’il desirait si souvent voir aux autres, quand à son tour il avait envie de les y faire tomber.

Depuis environ six mois, Eugénie qui touchait à sa dix-septième année, sortait assez souvent seule, ou avec quelques-unes de ses amies. La veille du jour où Valmont, par arrangement pris avec son ami, devait, attaquer madame de Franval, elle était absolument seule à une pièce nouvelle des Français, et elle en revenait de même, devant aller chercher son père dans une maison où il lui avait donné rendez-vous, afin de se rendre ensemble dans celle où tous les deux soupaient… À peine la voiture de mademoiselle de Franval a-t-elle quitté le faubourg Saint-Germain, que dix hommes masqués arrêtent les chevaux, ouvrent la portière, se saisissent d’Eugénie, et la jettent dans une chaise de poste, à côté de Valmont, qui prenant toute sorte de précaution pour empêcher