Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/214

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je veux, qu’accusant uniquement ma tête de la multitude de mes écarts, vous vous convainquiez que jamais ce cœur, où vous régnâtes éternellement, ne put être capable de vous trahir… oui, je veux que vous sachiez qu’il n’est pas une de mes erreurs qui ne m’ait rapproché plus vivement de vous… Plus je m’éloignais de ma chère épouse, moins je voyais la possibilité de la retrouver dans rien ; ni les plaisirs, ni les sentimens n’égalaient ceux que mon inconstance me faisait perdre avec elle, et dans les bras même de son image, je regrettais la réalité… Oh ! chère et divine amie, où trouver une âme comme la tienne ! où goûter les faveurs qu’on cueille dans tes bras ! Oui, j’abjure tous mes égaremens… je ne veux plus vivre que pour toi seule au monde… que pour rétablir dans ton cœur ulcéré, cet amour si justement détruit par des torts… dont j’abjure jusqu’au souvenir.

Il était impossible à madame de Franval, de résister à des expressions aussi tendres de la part d’un homme qu’elle