Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à sa fille que l’affaire de son mari devenait des plus sérieuses, et que d’après la crainte d’un arrêt flétrissant, le retour de madame de Franval et d’Eugénie devenait d’une extrême nécessité, tant pour en imposer au public, qui tenait les plus mauvais propos, que pour se joindre à elle, et solliciter ensemble un arrangement qui pût désarmer la justice, et répondre du coupable sans le sacrifier.

Madame de Franval, qui s’était décidée à n’avoir aucun mystère pour sa fille, lui montra sur-le-champ cette lettre ; Eugénie, de sang-froid, demanda, en fixant sa mère, quel était, à ces tristes nouvelles, le parti qu’elle avait envie de prendre ? Je l’ignore, reprit madame de Franval… Dans le fait, à quoi servons-nous ici ? ne serions-nous pas mille fois plus utiles à mon mari, en suivant les conseils de ma mère ? Vous êtes la maîtresse, madame, répondit Eugénie, je suis faite pour vous obéir, et ma soumission vous est assurée… Mais madame de Franval, voyant bien à la sécheresse