Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/243

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apprîmes tout : sa mère lui annonça que sa présence étant devenue indispensable, elle m’envoyait à Valmor pour la décider absolument au départ : je suivis la lettre ; mais elle parvint malheureusement avant moi ; il n’était plus temps quand j’arrivai… votre horrible complot n’avait que trop réussi ; je trouvai madame de Franval mourante… Oh ! monsieur, quelle scélératesse !… Mais votre état me touche, je cesse de vous reprocher vos crimes… Apprenez tout. Eugénie ne tint pas à ce spectacle ; son repentir, quand j’arrivai, s’exprimait déjà par les larmes et les sanglots les plus amers… Oh ! monsieur, comment vous rendre l’effet cruel de ces diverses situations… Votre femme expirante… défigurée par les convulsions de la douleur… Eugénie, rendue à la nature, poussant des cris affreux, s’avouant coupable, invoquant la mort, voulant se la donner, tour-à-tour aux pieds de ceux qu’elle implore, tour-à-tour colée sur le sein de sa mère, cherchant à la ranimer de son souffle, à la réchauffer de ses