Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/30

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introduit de nouveau chez monsieur Duperrier ; Saint-Surin le reçoit avec les plus grandes marques de respect et de plaisir, il lui demande des nouvelles de Cécile avec les plus vifs témoignages d’intérêt et de vénération, et dès qu’il a appris les motifs de la seconde visite de Dorgeville, il loue infiniment un aussi noble procédé, mais il déclare en même temps qu’il est presque sûr que cette démarche n’aura pas un meilleur succès que l’autre ; rien ne décourage Dorgeville, et il entre chez Duperrier ; il lui dit que sa fille est chez lui, qu’il prend le plus grand soin et d’elle et de son enfant, qu’il la croit entièrement revenue de ses erreurs, qu’elle ne s’est pas un instant démentie dans ses remords, et qu’une pareille conduite lui paraît mériter enfin quelqu’indulgence. Tout ce qu’il dit est écouté du père et de la mère avec la plus grande attention ; un moment Dorgeville croit avoir réussi ; mais au flegme étonnant avec lequel on lui répond, il n’est pas long-temps à se convaincre qu’il traite avec des âmes de