Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/42

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bien plus décent pour eux d’aller s’établir dans quelque province éloignée de celle où l’épouse de Dorgeville a reçu de toutes parts tant de désagrémens et d’outrages.

Dorgeville goûte assez ce projet ; il avait même écrit à un ami qui demeurait auprès d’Amiens, de lui chercher dans ces environs une campagne où il pût aller finir ses jours avec une jeune personne aimable qu’il venait d’épouser, et qui, brouillée avec ses parens, ne trouvait en Poitou que des chagrins qui la contraignaient à s’en éloigner.

On attendait la réponse à ces négociations, lorsque Saint-Surin arrive au château ; avant que d’oser se présenter à son ancienne maîtresse, il fait demander à Dorgeville la permission de le saluer ; on le reçoit avec satisfaction.

Saint-Surin dit que la chaleur avec laquelle il a pris les intérêts de Cécile, lui a fait perdre sa place, qu’il vient réclamer ses bontés et prendre congé d’elle avant d’aller chercher fortune ailleurs. Vous ne nous quitterez point, dit Dor-