Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/53

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à vous, m’empêchèrent de former ceux d’un hymen qui consolidait si bien tous mes plans… qui me sortait de l’opprobre, de l’abaissement, de la misère, et qui, au moyen des suites de mes crimes, me plaçait dans une province éloignée de la nôtre, riche… et femme enfin de mon amant ; le ciel s’y est opposé ; vous savez tout le reste, et vous voyez comme je suis punie de mes fautes… vous allez être débarrassé d’un monstre qui doit vous être odieux… d’une scélérate qui n’a cessé de vous abuser… qui même goûtant dans vos bras d’incestueux plaisirs, ne s’en livrait pas moins chaque jour à ce monstre, dès le moment que l’excès de votre pitié l’eût imprudemment rapproché de nous ».

» Haïssez-moi, Dorgeville… je le mérite… détestez-moi, je vous y exhorte… mais en voyant demain de votre château les flammes qui vont consumer une malheureuse… qui vous avait aussi cruellement trompé… qui bientôt eût tranché le fil de vos jours… ne m’ôtez pas du moins la consolation de croire qu’il