ne vous appartient donc plus de punir ce dont
vous avez été la cause ; je n’en dirai pas davantage
pour faire sentir la cruauté horrible qu’il
y a de punir les voleurs. Imitez la loi sage du
peuple dont je viens de parler, punissez l’homme
assez négligent pour se laisser voler, mais, ne
prononcez aucune espèce de peine contre celui
qui vole, songez que votre serment l’autorise à
cette action, et qu’il n’a fait en s’y livrant, que
suivre le premier et le plus sacré des mouvemens
de la nature, celui de conserver sa propre existence,
n’importe aux dépens de qui.
Les délits que nous devons examiner dans cette seconde classe des devoirs de l’homme envers ses semblables, consistent dans les actions que peut faire entreprendre le libertinage, parmi lesquelles se distinguent particuliérement comme plus attentatoire à ce que chacun doit aux autres, la prostitution, l’adultere, l’inceste, le viol et la sodomie. Nous ne devons certainement pas douter un moment, que tout ce qui s’appelle crimes moraux, c’est à dire toutes les actions de l’espèce de celles que nous venons de citer, ne soient parfaitement indifférentes dans un gouvernement, dont le seul devoir consiste à conserver, par tel moyen que ce puisse être, la