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2. L’est-elle relativement aux loix de la politique ?

3. Est-elle nuisible à la société ?

4. Comment doit-elle être considérée dans un gouvernement républicain ?

5. Enfin le meurtre doit-il être réprimé par le meurtre ?

Nous allons examiner séparément chacune de ces questions, l’objet est assez essentiel pour qu’on nous permette de nous y arrêter ; on trouvera peut-être nos idées un peu fortes : qu’est-ce que cela fait ? N’avons-nous pas acquis le droit de tout dire ? Développons aux hommes de grandes vérités, ils les attendent de nous, il est temps que l’erreur disparoisse, il faut que son bandeau tombe à côté de celui des rois.

Le meurtre est-il un crime aux yeux de la nature ? Telle est la première question proposée.

Nous allons sans doute humilier ici l’orgueil de l’homme, en le rabaissant au rang de toutes les autres productions de la nature, mais le philosophe ne caresse point les petites vanités humaines ; toujours ardent à poursuivre la vérité, il la démêle sous les sots préjugés de l’amour-propre, l’atteint, la développe et la montre hardiment à la terre étonnée.