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ble, c’est que la forme, longue ou quarrée est plus utile, plus agréable à la nature que la forme oblongue ou triangulaire ; il faudroit prouver que, eu égard aux plans sublimes de la nature, un fainéant qui s’engraisse dans l’inaction et dans l’indolence, est plus utile que le cheval dont le service est essentiel, ou que le bœuf dont le corps est si précieux, qu’il n’en est aucune partie qui ne serve ; il faudroit dire que le serpent venimeux est plus nécessaire que le chien fidèle. Or, comme tous ces systêmes sont insoutenables, il faut donc absolument consentir à admettre que, vu l’impossibilité où nous sommes d’anéantir les ouvrages de la nature, qu’attendu la certitude que la seule chose que nous faisons en nous livrant à la destruction, n’est que d’opérer une variation dans les formes, mais qui ne peut éteindre la vie, il devient alors au-dessus des forces humaines de prouver qu’il puisse exister aucun crime dans la prétendue destruction d’une créature de quelque âge, de quelque sexe, de quelque espèce que vous la supposiez. Conduit plus avant encore par la série de nos conséquences, qui naissent toutes les unes des autres, il faudra convenir enfin que, loin de nuire à la nature, l’action que vous