un gouvernement tel que le vôtre, et dont l’esprit
doit être de pouvoir fournir à tout le monde
sans avoir besoin de personne, laissez les trônes
de l’Europe s’écrouler d’eux-mêmes ; votre exemple,
votre prospérité les culbutera bientôt, sans
que vous ayez besoin de vous en mêler. Invincibles
dans votre intérieur, et modèles de tous
les peuples par votre police et vos bonnes loix
il ne sera pas un gouvernement dans le monde
qui ne travaille à vous imiter, pas un seul qui ne
s’honore de votre alliance ; mais si, pour le
vain honneur de porter vos principes au loin,
vous abandonnez le soin de votre propre félicité,
le despotisme qui n’est qu’endormi renaîtra, des
dissentions intestines vous déchireront, vous
aurez épuisé vos finances et vos soldats, et tout
cela pour revenir baiser les fers que vous imposeront
les tyrans qui vous auront subjugué
pendant votre absence ; tout ce que vous desirez
peut se faire, sans qu’il soit besoin de quitter
vos foyers ; que les autres peuples vous voient
heureux, et ils courreront au bonheur par la
même route que vous leur aurez tracée[1].
- ↑ Qu’on se souvienne que la guerre extérieure ne fut jamais proposée que par l’infâme Dumourier.