Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome I, 1795.djvu/136

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sirs est de jurer Dieu quand je bande ; il me semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et méprise bien mieux cette dégoûtante chimère : je voudrais trouver une façon ou de la mieux invectiver, ou de l’outrager davantage, et quand mes maudites réflexions m’amènent à la conviction de la nullité de ce dégoûtant objet de ma haine, je m’irrite, et voudrois pouvoir aussitôt réédifier le fantôme, pour que ma rage au moins portât sur quelque chose. Imitez-moi, femme charmante, et vous verrez l’accroissement que de tels discours porteront infailliblement à vos sens. Mais, doubledieu !… je le vois, il faut, quel que soit mon plaisir, que je me retire absolument de cette bouche divine,… j’y laisserois mon foutre… Allons, Eugénie, placez-vous, exécutons le tableau que j’ai tracé, et plongeons-nous tous trois dans la plus voluptueuse ivresse.

(L’attitude s’arrange.)
Eugénie.

Que je crains, mon cher, l’impuissance de vos efforts, la disproportion est trop forte.