Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome I, 1795.djvu/171

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fortune, donne bien, si l’on veut, de l’essor à cette férocité où certaines femmes sont naturellement entraînées ; mais cela est faible et souvent beaucoup trop loin du besoin qu’elles ont de faire pis. Il y aurait, sans doute, d’autres moyens par lesquels une femme, à la fois sensible et féroce, pourrait calmer ses fougueuses passions ; mais ils sont dangereux, Eugénie, et je n’oserais jamais te les conseiller… Oh ciel ! qu’avez-vous donc, cher ange ?… Madame, dans quel état voilà votre élève ?

Eugénie, se branlant.

Ah ! sacredieu, vous me tournez la tête… Voilà l’effet de vos foutus propos.

Dolmancé.

Au secours, Madame, au secours… laisserons-nous donc décharger cette belle enfant sans l’aider.

Madame de Saint-Ange.

Oh ! ce serait injuste (la prenant dans ses bras) ; adorable créature, je n’ai jamais vu une

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