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grande chute du calorique. La vapeur prenant naissance sous une pression plus forte se trouve aussi à une température plus élevée, et comme d’ailleurs la température de la condensation reste toujours à peu près la même, la chute du calorique est évidemment plus considérable.

Mais pour tirer des machines à haute pression des résultats vraiment avantageux, il faut que la chute du calorique y soit mise à profit le mieux possible. Il ne suffit pas que la vapeur prenne naissance à une température élevée : il faut encore que par l’extension de son volume elle arrive à une température assez basse. Le caractère d’une bonne machine à vapeur doit donc être non seulement d’employer la vapeur sous une forte pression, mais de l’employer sous des pressions successives très-variables, très-différentes les unes des autres, et progressivement décroissantes[1].

  1. Ce principe, véritable fondement de la théorie des machines à vapeur, a été développé avec beaucoup de clarté, par M. Clément, dans un mémoire présenté à l’Académie des sciences, il y a quelques années. Ce mémoire n’a jamais été imprimé, mais j’en ai dû la connaissance à la complaisance de l’auteur. Non seulement le principe y est établi, mais il y est appliqué aux divers systèmes de machines à vapeur actuellement en usage ; la puissance