Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/123

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degrés élevés ; peut-être dans les degrés inférieurs la vapeur d’eau est-elle plus convenable. On concevrait même la possibilité de faire agir la même chaleur successivement sur l’air et sur la vapeur d’eau. Il suffirait de laisser à l’air, après son emploi, une température élevée, et, au lieu de le rejeter immédiatement dans l’atmosphère, de lui faire envelopper une chaudière à vapeur, comme s’il sortait immédiatement d’un foyer.

L’emploi de l’air atmosphérique au développement de la puissance motrice de la chaleur présenterait, dans la pratique, des difficultés très-grandes, mais peut-être pas insurmontables ; si on parvenait à les vaincre, il offrirait sans doute une supériorité remarquable sur la vapeur d’eau[1].

  1. Parmi les tentatives faites pour développer la puissance motrice du feu par l’intermédiaire de l’air atmosphérique, on doit distinguer celles de MM. Niepce, qui ont eu lieu en France il y a plusieurs années, au moyen d’un appareil nommé par les inventeurs pyréolophore. Voici en quoi consistait à peu près cet appareil : c’était un cylindre, muni d’un piston, où l’air atmosphérique était introduit à la densité ordinaire. L’on y projetait une matière très-combustible, réduite à un grand état de ténuité, et qui restait un moment en suspension dans l’air, puis on y mettait le feu. L’inflammation produisait à peu près le même effet que si le fluide élastique eût été un