Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/16

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un essor dont il serait difficile de prévoir toute l’étendue.

Non seulement, en effet, un moteur puissant et commode, que l’on peut se procurer ou transporter partout, se substitue aux moteurs déjà en usage ; mais il fait prendre aux arts où on l’applique une extension rapide, il peut même créer des arts entièrement nouveaux.

Le service le plus signalé que la machine à feu ait rendu à l’Angleterre est sans contredit d’avoir ranimé l’exploitation de ses mines de houille, devenue languissante et qui menaçait de s’éteindre entièrement à cause de la difficulté toujours croissante des épuisemens et de l’extraction du combustible[1]. On doit mettre sur le second rang les services rendus à la fabrication du fer, tant par la houille, offerte avec abondance et substituée aux bois au moment où

  1. On peut affirmer que l’extraction de la houille a décuplé en Angleterre depuis l’invention des machines à feu. Il en est à peu près de même de l’extraction du cuivre, de l’étain et du fer. L’effet produit il y a un demi-siècle par la machine à feu sur les mines d’Angleterre se répète aujourd’hui sur les mines d’or et d’argent du nouveau monde, mines dont l’exploitation déclinait de jour en jour, principalement à cause de l’insuffisance des moteurs employés aux épuisemens et à l’extraction des minerais.