Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/19

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vapeur et les machines actuelles, qu’entre le premier radeau que les hommes aient formé et le vaisseau de haut bord.

Si l’honneur d’une découverte appartient à la nation où elle a acquis tout son accroissement, tous ses développemens, cet honneur ne peut être ici refusé à l’Angleterre : Savery, Newcomen, Smeathon, le célèbre Watt, Woolf, Trevetick et quelques autres ingénieurs anglais, sont les véritables créateurs de la machine à feu ; elle a acquis entre leurs mains tous ses degrés successifs de perfectionnement. Il est naturel, au reste, qu’une invention prenne naissance et surtout se développe, se perfectionne, là où le besoin s’en fait le plus impérieusement sentir.

Malgré les travaux de tous genres entrepris sur les machines à feu, malgré l’état satisfaisant où elles sont aujourd’hui parvenues, leur théorie est fort peu avancée, et les essais d’amélioration tentés sur elles sont encore dirigés presque au hasard.

L’on a souvent agité la question de savoir si la puissance motrice[1] de la chaleur est

  1. Nous nous servons ici de l’expression puissance motrice pour désigner l’effet utile qu’un moteur est capable de produire. Cet effet peut toujours être assimilé à l’élé-