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Page:Sagard - Le Grand voyage du pays des Hurons (Avec un dictionnaire de la langue huronne), Librairie Tross, 1865.djvu/252

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collets ; mais pour303||des Corbeaux s’ils en tuent, ils n’en mangent point la chair, bien que si i’eusse peu en attraper moy-mesme, ie n’eusse faict aucune difficulté d’en manger.

Ils ont des Perdrix blanches et grises, nommées Acoissan, et vne infinité de Tourterelles, qu’ils appellent Orittey, qui se nourrissent en partie de glands, qu’elles auallent facilement entiers, et en partie d’autre chose. Il y a aussi quantité de canards, appelés Taron, et de toutes autres sortes et especes de gibiers, que l’on a en Canada : mais pour des Cignes, qu’ils appellent Horhey, il y en a principalement vers les Epicerinys. Les Mousquites et Maringuins, que nous appelions icy cousins, et nos Hurons Yachiey, à cause que leur païs est découuert, et pour la pluspart deserté, il y en a peu parla campagne : mais par les forests, principalement dans les Sapiniers, il y en a en Esté presqu’autant qu’en la Prouince de Canada, engendrez de la pourriture et poussière des bois tombez dés long temps.

Nos Sauuages ont aussi assez souuent dans leur pays des oyseaux de proye, Aigles, Ducs, Faucons, Tiercelets, Espreuiers et autres : mais ils n’ont l’vsage ny304||l’industrie de les dresser, et par ainsi perdent beaucoup de bon gibier, n’ayans autre moyen de l’auoir qu’auec l’arc ou la flesche. Mais la plus grande abondance se retrouue en de certaines Isles dans la mer douce, où il y en a telle quantité : sçauoir, de Canards, Margaux, Roquettes, Outardes, Mauues, Cormorans, et autres, que c’est chose merueilleuse.