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Page:Saigey - Les Sciences au XVIIIe siècle.djvu/195

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L’ACADÉMIE ET LES ACADÉMICIENS.

manière. Il était, comme on sait, irréligieux avec passion, ce qui ne l’empêcha pas, au plus fort de la terreur, de cacher dans son observatoire plusieurs prêtres menacés de mort. « Je vous ferai passer, leur dit-il, pour des élèves astronomes. » Et comme ils hésitaient : « Je ne mentirai pas, ajouta-t-il, nous nous occupons du ciel, vous et moi, mais pas de la même façon. »

Au reste, il semble que les astronomes, élevés dans une région supérieure par la contemplation des corps célestes, aient eu ainsi comme une grâce d’état pour mépriser les fureurs de la Révolution, témoin ce trait qu’on nous raconte : Messier, enfermé dans son observatoire de l’hôtel de Cluny, trouve une comète aux plus mauvais jours de la terreur ; malhabile aux calculs, il était embarrassé pour déterminer l’orbite de l’astre errant : il songea au président Bochart de Saron, habile calculateur, qui aimait à aider les astronomes dans leurs travaux. Le président, déjà condamné par le tribunal révolutionnaire, n’avait plus que quelques heures à vivre. Il les employa à déterminer, à l’aide des observations de Messier, l’orbite de la nouvelle comète.

La section de mécanique comprenait surtout, dans les idées du temps, ceux qui s’appliquaient aux mécanismes et à la physique expérimentale.

Nous y voyons figurer au début Amontons, connu pour avoir eu le premier l’idée d’employer comme force motrice celle de l’air échauffé, Huyghens voulait utiliser la force de la poudre, Papin celle de la vapeur d’eau ; Amontons eut recours à la force élastique de l’air, et ses recherches sur ce point l’amenèrent incidemment à constater un phénomène des plus importants : il découvrit la constance de la température d’ébulli-